Basilique Notre Dame d'Afrique | ||
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Notre Dame d'Afrique à Alger, quel Algérois ne connait pas? Qui n'y est monté pour prier ou rendre grâce? Chrétien y apportant son obole après une bonne récolte; chrétien kabyle descendant de son Djurdjura pour retrouver sa parenté de la grande ville; premiers communiants de la banlieue y renouvelant les promesses du baptème; affligés y déposant leurs peines; jeunes ménages y apportant leurs jeunes enfants pour une bénédiction? Les vieux musulmans y prenaient le frais sur les doukkan du harim, l'esplanade sacrée du sanctuaire; les Musulmans y offraient un cierge ou un bouquinouar (bouquet de fleurs) et emportaient l'eau bénite; de jeunes épousées juives y déposaient leur couronne de fleurs d'oranger. Bougies et cierges y brulaient du matin au soir. Humbles gens, notamment les marins, et illustres, Père de Foucault et Frank Borman, astronaute américain, tapissèrent les murs d'ex-votos, sous d'historiques reliques; épées de Pélissier et de Yussuf, canne de Lamoricière, Médaille Miraculeuse de Bugeaud, innombrables décorations des guerres 14-18 et 39-45.
Bab el Oued entendait le carillon qui égrénait l'Ave Maria de Lourdes aux Angélus, autant que la sirène des vapeurs de Schiaffino qui, au passage, saluaient la Ste Vierge protectrice et l'ancêtre enterré au cimetière de St-Eugène.
Père Roger Duvollet. "Pieds-Noirs et autres tribus d'Afrique du Nord". Tome XIII, p.43.